vendredi 28 mars 2014

Seidel & Naumann, Dresde ^^

Comme  j'avais envie d'en savoir plus sur le fabricant de ma dernière "petite" machine à coudre, j'ai bien entendu fait des recherches, dont voici le résultat ^^



La société Seidel & Naumann a été fondée par Bruno Naumann (10/10/1844 – 22/01/1903), un entrepreneur allemand de Dresde (Saxe), qui a non seulement contribué au développement de la machine à coudre mais également à celui de la machine a écrire !
Voyons cela en détail ^^


A l’école, Bruno est brillant en mathématique, une fois ses études terminées, il poursuit son apprentissage de 1858 à 1862 avec Hugo Schukert, Directeur de l’Office de Dresde des Poids et Mesures, puis avec Moritz Linding, un maître horloger. Bruno partit en 1865 pour un voyage qui le conduit à Berlin, Francfort et Vienne, où il travaille à la construction de télégraphes.


Le 5 août 1868, il ouvre un atelier destiné à la réparation de moteurs et à la mécanique de précision, où il commence à produire des machines à coudre sous licence pour la société Wheeler & Wilson, avec 4 autres travailleurs. Ces machines eurent beaucoup de succès et Bruno fut vite débordé par les commandes ! Cependant, il n’est pas en mesure de financer lui-même l’expansion de ses activités et Bruno accepte donc la proposition de financement de 15.000 thalern que lui propose Emiel Seidel (1838-1916) en 1869. Le nom de la société, qui emploie alors 60 travailleurs, devient, à partir de 1870, « Seidel & Naumann ».



le logo de la marque Seidel & Naumann


La société Seidel & Naumann devient, en 1872, le premier fabricant allemand de machines à coudre à navette droite à copier le modèle Singer, qu’il améliore. Emiel Seidel, qui n’a pas envie de prendre trop de risques, se retire de l’affaire en 1876 avec 250.000 Reichsmarks. Le nom de la firme, qui emploie 290 travailleurs, reste inchangé malgré son départ.



En 1883, Bruno Naumann achète un chantier de construction de 55.000m² à Friedrichstradt, dans la périphérie de Dresde, sur la Hamburger Strasse. Il y fait construire une grande usine (1884) ainsi qu’une fonderie pour le fer. L’usine emploie un millier de travailleurs et produit près de 80.000 machines à coudre par an. Le cap du demi-million de machines produites est dépassé en 1889 et celui du million de machines produites l’est en 1898.


Une machine à coudre de la marque
Seidel & Naumann de 1905


Les travailleurs de l’usine bénéficient d’un certain nombre d’avantages : une assurance-santé, une assurance-pension, ainsi qu’une aide sociale destinée aux familles. L’usine compte des bâtiments destinés aux services sociaux, tels des réfectoires, des sanitaires et des salles de douche.


Bruno ne se satisfait pas de la seule production des machines à coudre. Comme beaucoup d’autres entrepreneurs, il cherche à diversifier sa production. Son usine produit donc également des vélos (« Germania » - 1892), des tachygraphes pour locomotives (1892), des automates musicaux (1897), des machines à écrire (1899) et des motos (1901).
Sa machine à écrire, l’ « Idéale », produite en masse à partir de l’année 1900 lui permettra d’obtenir une reconnaissance au niveau mondial. Cette machine avait pour principale caractéristique de pouvoir être équipée de claviers différents (selon le souhait de l’acquéreur).


Bruno décède le 22 janvier 1903 d’un accident cardiovasculaire cérébral. Cette année-là, l’usine atteint le cap de 10.000 machines à écrire vendues et emploie 2500 travailleurs. Son fils unique, Walther Naumann (2 mai 1874 – 22 février 1944) le remplace à la tête de l’entreprise.

Walther poursuit la diversification des produits commencée par son père et lance en 1910 la première machine à écrire portative (l’ « Erika », le nom de la fille unique de Walther) ainsi que des calculatrices (1912) et des machines comptables (1925). Les machines à écrire « Erika » étaient également commercialisées en France en en Angleterre sous les marques « Bijou » et « Gloria ».


L’usine participera à l’effort de guerre allemand lors de la première guerre mondiale, en produisant des armes et du matériel de guerre. L’usine emploie 4300 travailleurs en 1918. La production est principalement axée sur les machines à écrire (à tel point que les vélos ne seront plus produits dès 1938). Le cap du million de machines à écrire produites est franchi en 1940. Durant la seconde guerre mondiale, l’usine produit du matériel de guerre, avant d’être détruite lors des bombardements de Dresde des 14 février et 17 avril 1945. Le terrain de l’usine est exproprié par les autorités saxonnes en date du 30 octobre 1945. 


L’usine ré-ouvre en 1946 sous la forme d’entreprise publique (VEB - Volkseigener Betrieb). Les machines à écrire produites sont commercialisées sous le nom de marque « Erika », tandis que les machines à coudre le sont sous la marque « Naumann ».

Ma machine à écrire Erika, numéro de série 1707832 (1953)


L’usine continue à innover, notamment via le lancement de l’Erika Picht (une machine à écrire destinée aux aveugles – 1975) et de l’Erika S6009 (la première machine à écrire électronique – 1981).


L’usine ferme ses portes le 31 décembre 1991 et le terrain est vendu à un investisseur privé dans le courant de l’année 1992. Les bâtiments sont lourdement rénovés et abritent aujourd’hui une partie des services administratifs de la ville de Dresde.



Encore merci à ma Maman de m'avoir déniché cette petite merveille - elle m'a permis d'apprendre plein de nouvelles choses ^^ 

Bonne soirée,

Callisto

1 commentaire:

  1. Bonjour, si vous comprenez l'allemand, je vous conseille vivement le site https://www.naehmaschinenverzeichnis.de/ "le musée virtuel" des machines "qui ne sont plus fabriquées". Il est tenu par M Lutz, et une descendante de la famille Naumann y a largement contribué. j'ai découvert ce site un jour que je cherchais des infos pour une machine Meister ...et j'ai trouvé!

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